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Évolution des taux d'intérêts

Notation de la France
Un an après la dégradation de la note de la France par Fitch Ratings, S&P Global Ratings a abaissé, vendredi dernier, la note de crédit à long terme de la France de « AA » à « AA- ». Bien que cette décision fasse écho à celle de Fitch, il est notable que S&P n'avait pas abaissé la note de la France depuis 2013.
Cette décision est due à une détérioration de la dette publique et des prévisions économiques. S&P prévoit que la dette publique atteindra environ 112 % du PIB d'ici 2027, contre 109 % l'année précédente. L'agence a également souligné que le déficit public de la France a atteint 5,5 % du PIB en 2023, alors que le gouvernement prévoyait 4,9 %, en raison de recettes fiscales inférieures aux attentes. Selon S&P, ce ratio ne devrait pas descendre en dessous de 3 % d'ici 2027, contrairement aux estimations du gouvernement. De manière similaire, le FMI a récemment prévu que le déficit atteindrait 4,5 % du PIB en 2027.
En réponse à cette dégradation, le gouvernement réitère son objectif de ramener le déficit sous les 3 % du PIB d'ici 2027. Il attribue cette dégradation aux dépenses post-COVID engagées pour soutenir l'économie. La reprise économique et une croissance positive devraient, selon le gouvernement, améliorer le ratio dette/PIB.
Il convient de noter que cette nouvelle note est assortie d'une perspective stable, alors qu'elle était négative précédemment. S&P estime que la reprise économique soutiendra les efforts de la France, mais pas suffisamment pour réduire considérablement le ratio dette/PIB.
Inflation en France et en Europe
Les prévisions d'inflation pour le mois de mai sont désormais connues, et une augmentation de l'IPCH sur un an est attendue des deux côtés.
En France, l'inflation selon les normes nationales devrait rester stable, avec une hausse de +2,2 % sur un an. Selon l'Insee, « cette stabilité de l'inflation s'expliquerait par un léger ralentissement sur un an des prix des services et du tabac, compensé par une forte accélération des prix de l'énergie due à un effet de base. » Bien que les prix de l'énergie aient baissé sur un mois, ils avaient drastiquement chuté entre avril et mai 2023, contribuant ainsi à l'augmentation observée cette année.
L'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) devrait augmenter de +2,7 % sur un an, après +2,4 % en avril. Cette différence s'explique par le poids plus important de l'énergie dans le calcul de l'IPCH.
Dans la zone euro, le taux d'inflation annuel est estimé à +2,6 % en mai 2024, contre +2,4 % en avril. Les prix des services ont connu une hausse plus marquée en mai, passant de +3,7 % à +4,1 %. Comme en France, le ralentissement des prix de l'énergie entre avril et mai 2023 a un impact négatif sur les chiffres de mai 2024, avec une augmentation de +0,3 % contre une baisse de -0,6 % en avril.
L'inflation sous-jacente a légèrement augmenté, passant de +2,8 % en avril à +2,9 % en mai, principalement en raison de la hausse des prix des services.